LA TOUR DE LA VIERGE

 

Cette petite tour maçonnée surmontée d’une vierge a été édifié en 1862 par la famille POYEZ de Melun. L’oratoire de Notre Dame des Champs. Maître POYEZ avoué à Melun, à la suite d’un vœu pour la guérison de sa fille, fait édifier une tour chapelle ex-voto baptisée « Notre Dame de Grâce » sur le rocher dominant la plaine de Chanfroy. Il avait obtenu de la commune d’Arbonne ce terrain à titre d’honoraires sur sa demande, pour l’avoir défendu dans un procès en cour de cassation, mettant ainsi fin aux contestations des propriétaires du château de Fleury sur les communes.

 

A l’intérieur aurait été le lieu de la conversion d’un poète forestier Adolphe Rétté. En 1906 l’écrivain Adolphe Retté, poète forestier, auteur de « la forêt bruissante » allant à Notre Dame de Grâce y trouve le chemin de sa conversion. Il raconte cet évènement dans un livre « du diable de Dieu ».

 

Au cours d’une promenade dans la forêt de Fontainebleau, il aperçoit au sommet du rocher de Corne Biche, un petit oratoire surmonté d’une statue de Notre Dame de Grâce. Il entreprend sans hésiter l’escalade du rocher et supplie Marie

 

« O vous, que je n’ai pas encore invoquée priez votre divin fils de m’inspirer ce que je dois faire ». Une voix très douce lui répond au fond de son cœur «  Va trouver un prêtre, confesse toi, entre dans l’Eglise ». A cette perspective, il se cabre « je ne peux pas, j’ai peur de me livrer de la sorte » (pèlerinage le 15 aout et en octobre pèlerinage des madones forestières).

 

Tour de la Vierge
Tour de la Vierge

 

MONUMENT DES FUSILLÉS

 

Un lieu de pèlerinage pour les 36 victimes du 21 juillet 1944 (22 victimes) et du 17 août 1944 (14 victimes). Torturés, massacrés à la mitraillette par les Allemands. Ils furent enterrés sommairement dans deux fosses communes. Les deux fosses n’ont jamais été comblées pour garder à cet endroit la solennité du recueillement. Avant 1970 le lieu s’appelait « charnier d’Arbonne ».

 

Pendant la seconde guerre mondiale les Allemands font de la plaine de Chanfroy un terrain d’exercice pour leurs apprentis aviateurs. Le maquis s’installe dans les Trois Pignons où il réceptionne armes et munitions parachutées par les avions anglais. Les Allemands, pour les déloger, bombardent la forêt de projectiles incendiaires, brûlant 1200 hectares entre le 26 juillet et le 6 août 1943. Mais le réseau du Spécial Opérations Exécutive (SOE) de résistance « Ernest Publican » réussit à poursuivre sa mission et les armes sont livrées et servent à la libération de Paris.

 

Après la guerre sera édifié un monument commémorant l’action du « réseau républicain » sous la forme d’une croix de Lorraine à la Roche au Four dans le massif des Trois Pignons sur le circuit des 25 Bosses.

 

Le 21 juillet et le 17 août 1944, à 6 jours de la libération de Fontainebleau, trente six civils et résistants sont sortis de la prison de Fontainebleau où ils ont été torturés. Amenés les mains liées dans le dos au carrières de sable de la Plaine de Chanfroy, ils sont exécutés par les Allemands et enterrés sommairement dans deux fosses communes. Le 7 Décembre 1944, alors qu’ils viennent chercher du sable à Chanfroy, les militaires américains découvrent le premier charnier. Les 22 fusillés de la plaine de Chanfroy du 21 juillet 1944, ceux du maquis « Bara » de Moisenay, arrêtés sur dénonciation. Il y eut sept rescapés qui n’ont pu monter dans le camion faute de place. Le 36 ème fusillé n’a jamais pu être identifié. Les fosses n’ont jamais été comblées pour garder à cet endroit la solennité du recueillement. Une cérémonie leur rend hommage chaque troisième dimanche d’août.

 

La plaine de Chanfroy devient un site militaire sous Louis Philippe 1er . En 1839, un camp de onze mille hommes manœuvre sous le commandement du duc d’Aumale, duc de Nemours. La cour de Napoléon III séjourne tous les ans entre mi-juin et mi-juillet au château de Fontainebleau, l’impératrice Eugénie découvre « les sables blancs » d’Arbonne et n’hésite pas à dévaler la dune, obligeant toutes ses compagnes à la suivre. Elle les entraine par la suite pour d’autres excursions dans les rochers en des ascensions plus fatigantes que périlleuses.

 

En 1870, pendant l’occupation prussienne, comme en 1875, les Arbonnais, surtout les femmes, s’abritent dans les cavités rocheuses de la forêt si proche. Des bandes de francs-tireurs se constituent en profitant des souterrains existants (notamment celui des eaux de la Vanne, en construction) tentent des embuscades. La construction de l’aqueduc dure 7 ans de 1867 à 1874 et achemine les eaux de la vanne du Loing, du Lunain jusqu’au réservoir de Paris Montsouris.

 

L’abbé Moreux, un éminent savant, travaille, en liaison avec l’école d’application d’artillerie de Fontainebleau sur un système de repérage par le son des batteries ennemis pour que l’aviation puisse les localiser et les détruire en économisant les nombreux tirs des réglages imprécis. Après la guerre, la maison qu’il occupait prend le nom de « Domaine de Cornebiche » et deviendra une hôtellerie, lieu de plaisir, rendez-vous de la jet-set des années folles. André Citroên effectue ses premiers test dans les sables blancs d’Arbonne.

 

LES PIEDS POURRIS

 

Un jour de chasse, raconte M. Colinet, Louis XV traversant ce carrefour, vit rassemblés toute une bande de Limousins qui pour mieux se reposer avaient ôté leurs souliers et livraient aux caresses de la brise des extrémités qui n’étaient pas précisément parfumées au benjoin. Se retournant vers Mme de Pompadour qui l’accompagnait, il lui dit. Mais c’est le carrefour des Pieds Pourris ou nous nous trouvons marquise. De là le nom donné à ce carrefour.

 

On nous permettra de douter le l’authenticité de l’anecdote car la belle marquise était encore en nourrice. De même le livret de chasse du Roi indique à trois reprises les Pieds Pourris comme lieu d’assemblée pour la chasse à courre pendant l’année 1725.